La photographie et le photomontage
LA PHOTOGRAPHIE
Qu’est ce que c’est ?
Une image fixée de manière permanente en utilisant la lumière.
Mais par quel miracle peut-on fixer un paysage, un visage, une scène sur un support permanent ?
Cette technique repose sur deux éléments :
– le dispositif optique : il permet de capter une image
– la surface sensible à la lumière sur laquelle l’image va être fixée.
Entre les deux, plus de 2000 ans !
En effet, les premières avancées liées à l’optique remontent à l’Antiquité, avec Aristote et la fameuse chambre noire. Dès le IVe siècle av. J.-C., il réussit, en perçant un petit trou dans une boîte noire, à projeter des images inversées de la réalité.
Mais il fallait encore trouver le moyen de les fixer !
Il faut attendre le XIXe siècle pour que Joseph Niépce, ingénieur français, parvienne à fixer une image sur des plaques d’étain recouvertes de bitume de Judée : la photographie était née !
Joseph Niépce, Point de vue du Gras, 1827
Comment ça marche ?
On prend la photo.
Les rayons lumineux traversent plusieurs mécanismes :
- objectif
- obturateur
- diaphragme
qui les mènent à la surface sensible de l’appareil sur laquelle l’image est enregistrée.
Ça paraît simple, mais toute la difficulté se trouve dans le réglage des paramètres d’exposition ! C’est-à-dire le temps de pose et la quantité de lumière.
Ça veut dire quoi ?
- Le temps de pose constitue la durée lors de laquelle l’appareil laisse entrer la lumière
- La quantité de lumière, en choisissant le diamètre de l’ouverture (diaphragme)
La photo est dans la boîte !
Et la suite ?
On développe la photo.
La photographie argentique (appellation liée à l’utilisation d’agrégats d’argent) :
Procédé unique depuis la création de la photographie et tout au long du XXe siècle.
La photo est dans la boîte donc, et l’image enregistrée sur la pellicule (surface sensible), mais pour devenir une photographie sur papier elle doit être manipulée savamment en utilisant une technique précise en 2 temps:
– Le développement. Ce procédé chimique est effectué dans le noir total, la pellicule est alors passée dans plusieurs produits :
- le révélateur, qui fait apparaître l’image.
- le « bain d’arrêt » afin de stopper la réaction chimique.
- le fixateur qui permet de dissoudre tous les sels d’argent, pour qu’il n’y ait plus de réaction à la lumière.
– Le tirage. Il permet le transfert de l’image sur du papier photo grâce à un agrandisseur, procédé similaire à celui du développement.
Et que la photographie soit !
La photographie numérique :
Depuis, la technologie s’accélère avec l’apparition de l’électronique et d’un nouveau support, l’écran, qui donne naissance à une nouvelle génération : photographie numérique.
Quels changements par rapport à l’argentique ?
- La suppression de l’étape développement
- Manipulation facilitée de l’image par des logiciels de retouches tels que Photoshop
- Démocratisation de la technique photographique
Au-delà de cette technique pure et sophistiquée, les artistes s’emparent de ce medium d’une manière originale et sensible, le transformant parfois, et créent ainsi des œuvres d’art.
Le photomontage est l’un de ces procédés artistiques qui transforme la photographie.
LE PHOTOMONTAGE
C’est l’assemblage de différentes photographies soit par le collage, soit par le biais de logiciels.
Le photographe Pierre Duquoc, qui devait faire l’objet d’une exposition au Pavillon des Arts et du Patrimoine de Châtenay-Malabry, s’intéresse depuis toujours au montage photo lui permettant de transformer la réalité.
Sa série Minipéripéties est un ensemble de photomontages, mettant en scène l’artiste en miniature dans son appartement, effectuant des tâches ménagères, ou dans toute autre situation humoristique. L’artiste transforme ici des tâches à l’origine banales voire ennuyeuses, en situations amusantes, toutes plus surprenantes et originales les unes que les autres. Ces scénettes traduisent finalement dans un humour léger et joyeux, l’état d’esprit d’un homme tout juste divorcé, qui fait face seul, de manière périeuse, à l’entretien d’un appartement.
Pierre Duquoc, Magic Rodeo, tirage argentique sur plexicollage
La seconde série de photomontages, intitulée Ghosts, est tout à fait différente dans la thématique.
L’artiste prend ici pour sujet des musiciens, des danseurs, des chanteurs ou des circassiens. Il est fasciné par la symbiose qui s’opère entre un musicien et son instrument, par le mouvement opéré autour de cet objet presque immobile et par la concentration nécessaire afin de restituer de la musique.
Ces moments vécus en tant que spectateur, Pierre Duquoc cherche à les retranscrire, en prenant un élément en compte : le temps qui passe et qui altère nos souvenirs. Il s’intéresse au travail opéré par le cerveau sur la mémoire, qui transforme des moments de vie à l’origine très nets dans notre esprit, en des souvenirs de plus en plus flous.
Cet “oubli partiel” s’illustrant par des photographies flous, qui semblent avoir captées chaque mouvements du spectacle, n’est pas comme on pourrait le croire, l’œuvre d’un temps de pose plus ou moins long. C’est bel et bien le photomontage que l’artiste a utilisé ici !
Il prend une série de photographies nettes, puis les superpose en jouant avec des effets de transparence. Ainsi, Pierre parvient à un flou particulier, qui laisse percevoir l’ensemble des différents mouvements des modèles.
Pierre Duquoc, Ghosts #4, tirage argentique Lambda
Quelle incroyable dimension a pris la photographie depuis sa création ! Elle peut aujourd’hui être une œuvre artistique, un outil d’investigation, ou encore un outil de mémoire.
Alors qu’en sera-t-il aux siècles prochains ?